Depuis toujours, je dis à ma blonde de ne surtout pas réserver dans un de ces restos cute style « asiatique revisité » puisqu’un resto Viêt qui se soucie le moindrement de la déco s’éloigne inévitablement de l’authenticité des saveurs traditionnelles. En fait, plus c’est cute moins c’est bon. Mais cette fois, je pense que ma blonde en a eu marre des demi sous-sol du Chinatown. Elle m’a annoncé que nous sortions souper dans la grande ville et que je ne devais surtout pas porter mes bottes de pêche. J’étais stupéfait, désorienté mais je lui ai quand même fait plaisir et je me suis mis beau, du moins j’ai fait un effort.
En arrivant dans le quartier Plateau Mont-Royal, j’étais déjà un peu septique mais en arrivant chez CÔ ÚT, les choses ont changé. Le décor est beau, l’ambiance chaleureuse, et surtout, pas de musique asiatique mais bien du jazz de style “crooner”. C’est un vrai bistro avec un bar sympa, pas un apportez-votre-vin. La carte est simple, quelques plats bien choisis, et on y trouve les incontournables rouleaux impériaux (chả giò/nem rán) et la soupe tonkinoise au boeuf (phở bò) que je me suis fait un devoir de commander. C’est là que j’ai réalisé qu’il y avait exception à la règle.
Les rouleaux sont arrivés dans des paniers de bambou suspendus – une présentation tout à fait originale, accompagnés des feuilles de laitue et de menthe poivrée. Et ils sont confectionnés avec la feuille de riz (bánh tráng) et non pas la feuille de blé qui injure la tradition vietnamienne ! La farce est bonne, avec le bon mélange de porc, de vermicelles, de champignons noirs et de légumes. Il sont un peu gros à mon goût, mais à chacun(e) ses préférences … :p La soupe tonkinoise, tant qu’à elle, est tout à fait respectable. Prenez la version spéciale CÔ ÚT, où les ingrédients sont servis à part, ce qui me rappelle mes soupers d’enfance où chacun se servait et “construisait” sa soupe à mesure, un peu à la fondue chinoise. Le bouillon est servi dans un bol de pierre qui conserve la chaleur très longtemps, permettant ainsi de tremper le boeuf cru au moment voulu et de contrôler la cuisson (saignante ou bien cuite, selon le goût). Je dois souligner la coupe de boeuf faite sur place, qui respecte un peu plus la tradition, moins mince que la coupe ultra-fine du boeuf à fondue. J’ai tendance à préférer un bouillon un peu plus prononcé, mais celui-ci est tout à fait honnête. On mise alors sur les fines herbes qui comprennent, entre autres et à mon grand plaisir, la coriandre longue, rappelant les restos de Saigon.
Une chose est certaine, le service est tout aussi chaleureux, sinon plus, que la déco, et je dois avouer que c’est un gros PLUS si on compare à la plupart des autres restos vietnamiens de la région. C’est l’endroit pour gâter tous ses sens.
BISTRO CÔ ÚT – MONTRÉAL
3807 Rue Saint-André, Montréal, QC H2L 3V9
(514) 504-1306
http://www.co-ut.ca/
Benoît
Merci, je vais essayer. C’est prêt de mon bureau.
Benoît
Alexandre
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